Alors que le débat sur la prostitution s'était un peu calmé et que la pénalisation du client semblait acquise, on apprend que les sénateurs en ont rejeté l'article. La proposition de loi sera réexaminée ultérieurement. De quoi alimenter les réseaux sociaux encore tout l'été. Les partisans de la pénalisation du client voient la prostitution comme un effet de la domination des hommes sur les femmes, oubliant qu'elle résulte au moins autant d'une société de l'argent où tout s'achète et se consomme. Ils mettent en avant que les prostituées sont avant tout des femmes, alors que des hommes aussi se prostituent, et que leurs clients sont parfois des clientes.
Il m'est arrivé, dans la rue, d'être abordée par un jeune type qui proposait ses services. Il racolait, exactement comme ses consœurs, à quelques différences près bien sûr : c'était moins dangereux pour lui que pour une femme, et il mettait probablement plus de temps à lever une cliente. Les féministes officielles objecteront que cette prostitution-là est marginale, pourtant elle est bien réelle, et quelle réponse lui apporter ? Faut-il pénaliser les clientes qui auraient recours à un prostitué ? Et faut-il protéger les prostitués gay de la domination masculine au nom des droits des femmes ? Voilà qui ne manquerait pas de piquant.
Et puis les Femen font irruption au Sénat. J'en étais restée à quand les féministes officielles n'avaient pas de mots assez durs pour critiquer les Femen, mais maintenant les Femen leur donnent un coup de main. J'ai dû louper des épisodes. Et pourquoi ces demoidames montrent-elles leurs nénés ? Pour essayer de faire passer coûte que coûte
la pénalisation des clients, une perspective qui a pour effet
de les rendre encore plus exigeants, de faire baisser les prix, et de
pousser les prostituées à prendre toujours plus de risques. Et on voudrait nous faire croire que c'est un progrès.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire