Il y a seulement cinquante ans, la terreur de tout parent était que sa fille devienne ce qu'on appelait alors une "fille-mère". Un enfant né hors mariage - on parlait d'enfant "naturel - était vécu dans les familles comme une véritable honte.
Aujourd'hui, les demoiselles ne sont plus que très rarement de "vraies" jeunes filles, et le mariage ne sert plus guère qu'à recevoir des cadeaux ou à faciliter la situation d'un compagnon étranger. Quand 55% des enfants d'un pays naissent hors mariages (chiffres INSEE pour 2010), les termes madame et mademoiselle n'ont vraiment plus aucun sens - hormis celui de faire perdurer les discriminations dont les femmes sont victimes.
Pourquoi s'obstinerait-on à conserver un système de civilités qui ne correspond plus à la réalité ?
Pourquoi, alors qu'on ne cesse de parler d'égalité professionnelle et de parité, refuserait-on de faire évoluer le langage ? C'est une question de bon sens et d'équité. Alors prononcez le mot à voix haute, mademoidame. Gardez-le un peu en bouche comme vous le feriez d'un bon vin. N'est-ce pas qu'il est délicieux, passée la première surprise ?
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