Je me demandais, depuis tant d'années, pourquoi les féministes françaises ne s'attaquaient pas à cette question du madame/mademoiselle...
Dès le début de Mademoidame, j'ai donc cherché à contacter les associations et les blogs féministes que je trouvais au hasard d'Internet. Et là, stupeur, j'ai découvert que le troisième terme n'avait pas l'heur de plaire à toutes. Les féministes semblent en majorité pro madame. Elles préconisent l'usage de madame pour toutes les femmes, y compris les petites filles. Sur une des pages web que j'ai fréquentées, le commentaire que j'avais laissé pour faire connaître mademoidame a été carrément supprimé !
Les seules à m'avoir répondu, merci à elles, sont les militantes d'Osez le féminisme. Elles entamaient au mois de mars une réflexion sur madame/mademoiselle. Un peu plus tard, elles m'ont invitée à une réunion, mais elles avaient déjà commencé à travailler sur une campagne pro madame, il n'y avait pas de place pour mademoidame.
Il y aurait pourtant un débat intéressant à avoir sur les avantages comparés de madame et de mademoidame.
C'est vrai, mademoidame semble étrange au début, mais madame n'est jamais que le pendant de mademoiselle.
Madame et mademoiselle instillent l'idée qu'une femme n'existe pas socialement par elle-même. Elle est soit en attente d'un mari (mademoiselle), soit déjà mariée (madame), comme si le destin d'une femme ne pouvait dépendre que d'un homme. On dit d'ailleurs d'une femme mariée (une madame) qu'elle est "casée" - quel vilain mot.
En fait, Madame et Mademoidame ont des usages différents. Madame, ça va bien sur un courrier des impôts. Dans la rue, Mademoidame est plus élégant : il évite aux très jeunes femmes de se sentir enfermées trop tôt dans le carcan du madame, aux moins jeunes de s'entendre remarquer qu'elles ont pris des rides - et à tous les autres de commettre des gaffes.
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