dimanche 14 avril 2013

Seins dessus dessous

Je viens encore de lire une critique virulente des Femen. On leur reproche, entre autres choses, d'être trop bien roulées. Leur plastique avantageuse serait une insulte à la majorité des femmes. Cette accusation ferait rire si elle n'était pas si largement relayée. La semi-nudité des Femen devrait être un non-événement ; c'est une révolution. A croire qu'on n'avait jamais vu la moindre paire de nénés avant !  "Nous voyons souvent des hommes torse nu à la plage, cela ne choque personne, ...." remarque de son côté Amina, 19 ans, qui a tenté d'introduire le mouvement Femen en Tunisie. Qu'a-t-elle commis, Amina, pour recevoir des menaces de mort et se retrouver séquestrée par sa famille? Les mamelons pudiquement dissimulés derrières des carrés, elle s'est exposée sur Facebook avec, écrit sur le torse : "Mon corps m'appartient et il n'est l'honneur de personne". De ce corps qui lui appartient bel et bien, elle ne dévoilait rien de plus que ce qu'elle aurait montré à la piscine. Il est de toute manière impossible de montrer sa poitrine sur Facebook. La censure sur le réseau social s'étend aux femmes qui allaitent. Cachez ce sein que je ne saurais voir ! Les Tartufe se frottent les mains.
Les seins font encore parler d'eux, cette fois suite à une pseudo étude consacrée au soutien-gorge. L'auteure de l'article rappelle qu'en 1968, les femmes envoyèrent valser le soutien-gorge en signe de libération. Ce qu'elle ne dit pas, c'est que le soutien-gorge fut longtemps interdit dans les prisons françaises. C'était une façon d'humilier les détenues, peut-être aussi de les empêcher de se pendre. Elles se retrouvaient en position d'infériorité face à des gardiennes dûment soutenues.  Le soutien-gorge peut donc être, aussi, l'attribut de la liberté. C'est toute l'ambivalence des symboles.
Et enfin, une étude montre que les hommes pauvres seraient attirés par les gros seins, qui seraient une promesse de bien manger... http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/03/28/le-plantureux-mystere-du-sein-permanent_3149806_1650684.html

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