vendredi 27 septembre 2013

Mademoidame la chève

Dans Le Sexe des mots (Belfond, 1889), Marina Yaguello explique que le féminin de chef devrait être chève, sur le modèle de bref, brève. Il semble que la féminisation de chef se soit plutôt fixée sur cheffe. De même, remarque une blogueuseauteur aurait gagné à se féminiser en autrice, sur le modèle d'auditeur, auditrice, au moins la différence se serait entendue.
Pendant longtemps, je n'ai vu aucun intérêt à féminiser les noms de métiers. Il me semblait que ça ne changeait rien à la situation des femmes. J'étais particulièrement exaspérée d'entendre, depuis les années 80, des gens débattre de la féminisation des noms de métiers au nom du féminisme, sans jamais évoquer la question du madame/mademoiselle. Le Sexe des mots aborde une kyrielle de mots consacrés aux femmes sans mentionner les civilités. D'accord, c'est un livre un peu ancien, mais il est écrit par une universitaire : comment a-t-elle pu oublier de remarquer le binôme madame/mademoiselle, alors même qu'elle travaillait sur le traitement linguistique dont les femmes sont l'objet ? Les civilités traditionnelles sont si profondément ancrées qu'elles échappent à la sagacité des spécialistes. Ceci dit, je suis en train de dévorer les livres de mademoidame Yaguello. J'aimais très moyennement la linguistique à la fac ; je me rattrape. Encore quelques lectures et je reviens vers vous, mesdemoidames et messieurs.

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