dimanche 30 mars 2014

Nous sommes tou(te)s des prostitué(e)s


Un nouveau genre de site arrive sur la toile francophone : il s'agit de mettre en contact de jolies jeunes femmes désargentées (les sugar babies) avec des hommes mûrs et riches (les sugar daddies). Les jeunes femmes gagnent ainsi plusieurs milliers d'euros par mois sous forme d'argent ou de cadeaux. Osez le féminisme dénonce une forme de prostitution déguisée, parle de violence faite aux femmes. En fait, c'est plus flou. Les sugar babies s'inscrivent de leur plein gré,  choisissent leur "mécène",  parfois même il n'y a pas de relation sexuelle; il ne reste plus qu'à espérer que personne n'empoche les cadeaux à leur place.
Admettons néanmoins le fait de se faire entretenir comme de la prostitution. Donc, toutes les femmes au foyer sont des prostituées. Toute personne obtenant un quelconque avantage d'une personne avec qui elle a des relations sexuelles se prostitue. Où est la frontière ? Si, même en l'absence de relation sexuelle, on peut parler de prostitution, alors l'économie toute entière est prostitutionnelle. L'employeur est un proxénète, le salarié se prostitue, seul le client reste un client.  La violence est-elle avant tout sexuelle ou économique ? Si on regardait plutôt un film ? D'accord, le cinéma a souvent idéalisé la prostitution mais il faut voir et revoir La Fiancée du pirate (lien vers le film complet) de Nelly Kaplan, avec Bernardette Lafont et la chanson de Barbara, Moi, je m'balance. Sur le même thème, je vous recommande aussi le discours des prostituées dans L'aventure c'est l'aventure (à la minute 16).  

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