La campagne Madame ou Madame, lancée la semaine dernière, arrive un peu tard en ce qui me concerne. Elle a tout de même le mérite de faire parler à grande échelle de l'inégalité de traitement social entre les hommes et les femmes. Même si le résultat n'est pas toujours beau à voir : à constater la bêtise et la virulence de certains commentaires en ligne sur Libé ou les Inrocks, on se demande dans quel pays et à quel siècle on vit...
Les oppositions sont toujours plus ou moins les mêmes : il y a les gens qui ne comprennent pas le problème, ou font semblant de ne pas le comprendre, et ceux qui proposent une autre solution que le madame généralisé.
Dans la première catégorie se rangent les indignations vertueuses du type : " Il y a des questions plus urgentes à régler pour les femmes : l'écart des salaires et la représentation politique par exemple ! " Cette posture, qui se veut réaliste, méconnaît complètement la force symbolique du langage. Et si les femmes gagnaient moins d'argent et étaient sous-représentées en politique précisément parce que le langage induit qu'une femme ne peut être que l'épouse (madame) ou la fille (mademoiselle) d'un homme ?
La première catégorie regroupe aussi les personnes qui suggèrent de dire mondemoiseau aux hommes non mariés. Mais Mondemoiseau ne constitue nullement une solution, c'est plutôt un démontage par l'absurde. Et puis, pourquoi voudrait-on infliger aux hommes ce dont on essaye de libérer les femmes ?
La deuxième catégorie, celle des gens qui comprennent le problème mais prônent une autre solution que le madame généralisé, comprend les pro mademoiselle et les partisans du citoyen-citoyenne. Si ces derniers connaissaient ce blog, ils seraient pro mademoidame. Mademoidame et monsieur équivalent à citoyenne et citoyen, la terreur révolutionnaire en moins. Optez pour mademoidame et soyez sans crainte, vous ne risquez pas d'y perdre la tête.
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