mercredi 11 juillet 2012

Les yeux au ciel

Les religions m'horripilent. J'ignore si Dieu existe - personne ne peut répondre à cette question - mais s'il avait deux sous de jugeotte, Dieu aurait tellement honte de ce qu'on fait en son nom qu'il sortirait de son mutisme. En Afghanistan, une femme soupçonnée d'adultère vient encore d'être assassinée au nom de la religion. C'est qu'une religion est avant tout un mode d'organisation sociale, une manière de faire de la politique et un terrible instrument de pouvoir. On dirait même Dieu ne sert qu'à opprimer les femmes. C'est bien la preuve qu'il n'existe pas, tous comptes faits...
Les traditions ont la vie dure. Le week-end dernier, Le Monde a consacré tout un dossier à la virginité :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/07/06/la-symbolique-de-la-virginite-reste-tres-forte_1729909_3224.html
Yvonne Knibiehler, historienne présentée comme féministe, déclare que le rite de passage pour les femmes se fait en trois étapes, la troisième étant la maternité. "Pour passer de l'état de fille à l'état de femme, je pense qu'il faut ces trois étapes", déclare-t-elle sans que la journaliste trouve quoi que ce soit à y redire.
Ce genre de propos me fait bondir. Non, féminité ne se confond pas avec maternité !  Oui, on est une femme complète même sans enfants ! La maternité est optionnelle, comme le mariage. C'est même une des grandes conquêtes du vingtième siècle. La maternité est d'autant moins obligatoire que nous sommes déjà trop nombreux, eu égard au nombre d'emplois et aux ressources disponibles. Personne ne le dit parce qu'il faut pousser à la consommation. Le "Croissez et multipliez" de la Bible, à une époque où l'humanité ne se comptait qu'en millions et où la mortalité infantile était élevée, ne se justifie plus au 21ème siècle. Rien ne vous oblige, Mesdemoidames, à être des pondeuses. N'écoutez pas les prétendues féministes, les religieux, les vendeurs de lessive, ni aucun de ceux qui au nom d'une norme vous ramènent encore et toujours à vos fonctions reproductives. Le désir d'enfant n'est pas automatique, c'est à chacune de décider pour elle-même. Dans tous les cas, ce ne sont ni les enfants, ni les hommes qui vous définissent. C'est bien pour ça que je m'évertue à vous appeler Mesdemoidames.