samedi 17 mai 2014

De l'égoïsme

L'idée selon laquelle il serait égoïste de ne pas faire d'enfant est encore répandue dans la société française. Égoïste envers qui ? Les enfants ne demandent pas à venir au monde. Ils naissent d'une envie de leurs parents qui ensuite se servent d'eux pour justifier leur indifférence au sort des autres et leur avidité.
Récemment, un ami sans enfant s'est fait traiter d'égoïste. Il était si choqué qu'il n'a rien trouvé à répondre. Il aurait pu le prendre de haut : "Est-ce que je me permets, moi, de porter un jugement sur vos choix de vie ?" Il aurait pu se montrer conciliant : "Réjouissez-vous que je n'aie pas d'enfants : ça laisse plus de place et d'opportunités pour les vôtres". Ou employer la manière forte :  "Est-ce que vous vous demandez comment sera le monde dans trente, cinquante ou cent ans ? Est-ce que vous pensez un quart de seconde à la vie qu'aura votre fille en 2060? Vous vous en foutez royalement. Alors, lequel de nous deux est le plus égoïste ?" Il aurait même pu s'amuser : "Si je comprends bien, vous êtes d'accord pour me donner les cinq cent mille euros qui me feraient peut-être changer d'avis et me reproduire ?"
Nos grand-parents ne se posaient pas la question de faire ou non des enfants. A moins d'être stériles ou de vivre dans l'abstinence, ils en avaient des flopées. La vie venait, s'en allait ; les humains ne contrôlaient pas grand-chose. Du coup, ils n'étaient pas responsables de ce qui attendait leur progéniture.
Tout a changé avec la contraception. Donner la vie est devenu un acte lourd de conséquences. Donner la vie est peut-être un cadeau pour celle et celui qui la donnent, mais pas forcément pour le récipiendaire. Les gens le sentent obscurément, ou comment expliquer qu'ils s’aplatissent au moindre caprice de leur bambin ? C'est pour s'excuser, je crois, du mauvais tour qu'ils jouent aux générations futures que des adultes en viennent à céder leur place aux enfants dans le métro. Alors, qui sont les égoïstes ? Ceux qui ont des enfants pour leur propre plaisir, comme prolongement d'eux-mêmes, parfois sans se demander comment ils les nourriront, ou ceux qui ont conscience de leurs responsabilités ?

dimanche 4 mai 2014

C'est le printemps


C'est le printemps. Nous sommes au marché, mon compagnon et moi. Nous avons plus de cent ans à nous deux, nous formons de toute évidence un couple, pourtant le vendeur juge utile de me dire mademoiselle à longueur de phrases, et mademoiselle par ci, et mademoiselle par là. Il me vient à l'esprit que c'est un sujet pour ce blog. Du coup, je n'écoute plus ce que dit le vendeur. Les sandales ne m'intéressent pas vraiment. Pour ne pas les essayer, je prétexte une ampoule au pied. Quand le vendeur comprend qu'il ne me vendra rien, il se met à dire madame.

N'hésitez pas à partager vos anecdotes sur le sujet