samedi 20 juillet 2013

Individualistes, ou simplement conscient(e)s ?

En lisant cet article d'Acrimed /Les entrailles de Mademoiselle, j'ai d'abord bien rigolé. Il y est question d'un article de la presse féminine selon lequel 10% des femmes se déroberaient à leur soi-disant devoir reproductif. Ce segment de population ne se confond pas avec le féminisme. Des mouvements féministes font des campagnes pour augmenter le nombre de places en crèche ; comme presque toute la société, ils tiennent un discours nataliste.
Le second article  est un entretien avec un sociologue. Question de l'interviewer (Eric Deschavanne): "Le besoin d'avoir des enfants peut-il s'expliquer par la perception sociale négative que nous avons de ceux qui font le choix de ne pas en avoir ?" ( En d'autres termes : a-t-on des enfants par conformisme ? ) Réponse de Michel Maffesoli : "Plus profondément que cela, je crois que cette volonté de ne pas avoir d'enfant va progressivement disparaître. Cette tendance correspond en effet à la fin de la modernité, moment auquel l'individualisme était exacerbé, alors que nous revenons à présent à ce que j'appelle le tribalisme ou le familialisme."
Ce mot de tribalisme fait froid dans le dos. En outre, l'équation "refus d'enfant = individualisme" ne va pas de soi. On peut même la renverser, et démontrer que faire un enfant aujourd'hui est une preuve d'individualisme, pour ne pas dire d'égoïsme absolu. Pourquoi serait-il urgent de se reproduire quand les machines remplacent progressivement les humains, que les ressources naturelles sont amenées à se raréfier et qu'une compétition de plus en plus féroce attend ces chers bambins ? Et si le comble de l'individualisme consistait justement à faire des bébés parce que c'est mignon, pour laisser une trace de soi-même, en croyant que les problèmes se résoudront par magie ? On nous parle du besoin de renouveler les générations pour assurer les cotisations sociales alors même que l'emploi se dégrade et se raréfie. Qui peut croire que des armées de chômeurs régleront la question des retraites ? Personne bien sûr, on fait semblant. Une bonne guerre relancera l'économie. Chacun pense qu'il s'en sortira, que sa progéniture s'en sortira, et au diable le reste du monde ! Pour un aperçu de ce que la société des machines est en train de nous faire, regardez cette vidéo. Elle est très longue et de plus en plus ahurissante à mesure qu'on s'achemine vers la fin. Bonne journée quand même. Carpe diem, quoi.



mardi 9 juillet 2013

Bienvenue à Mademoidame

Bienvenue à la demoidame récemment rencontrée qui s'intéresse à mademoidame, elle se reconnaîtra.  Elle a commencé à employer mademoidame et à en parler autour d'elle. Elle n'en revient pas des résistances de certaines personnes.
"C'est trop long" et "C'est moche" sont les objections classiquement rencontrées. L'argument de la longueur se veut rationnel mais la réalité est que mademoidame a onze lettres alors que mademoiselle en a douze : mademoidame est en fait plus court que mademoiselle, que personne n'a jamais songé à trouver trop long.
L'argument soi-disant esthétique (le "c'est moche") est lui aussi complètement irrationnel. D'abord, mademoidame est un très joli mot : frais comme un dessin d'enfant, insolent comme toute affirmation de liberté, il a la force poétique du mot-valise et la beauté insolite qui échappe à toute classification. Il faut porter mademoidame comme un bijou de créateur, fièrement, et ignorer les commentaires de gens sans goût. J'injecte mademoidame à petites doses répétées dans ma vie de tous les jours. Aujourd'hui, à la piscine, j'ai interpelé des gamines de douze treize ans qui glapissaient et se bousculaient dans les vestiaires : "Eh, mesdemoidames, un peu de calme ! " J'avais l'impression d'être leur prof.