jeudi 14 février 2013

Sexe, vaisselle et rock'n roll

Avez-vous vu passer le 30 janvier un article intitulé "Faire la vaisselle nuit à l'activité sexuelle" ? http://next.liberation.fr/sexe/2013/01/30/faire-la-vaisselle-nuit-a-l-activite-sexuelle_877924 D'après un questionnaire auquel ont répondu 7002 personnes, les couples dans lesquels l'homme participe aux tâches ménagères feraient moins l'amour que les autres. J'ai demandé à mon chéri s'il pensait qu'on ferait plus l'amour s'il ne faisait pas la vaisselle, et on a rigolé. Mais combien de gens prennent ce genre d'étude au sérieux ? Combien de milliers d'études a-t-on déjà faites sur des sujets similaires ? Si on pouvait additionner tout l'argent investi dans ce type de "recherche" depuis quarante ans, on arriverait à des sommes invraisemblables.
M'intéresse ici le commentaire d'un des chercheurs : «Il existe une sorte de scénario sexuel bien défini par le genre, dans lequel se conduire selon ce genre est important pour la création du désir sexuel (...)" En clair : la différence sexuelle nous excite. C'est probablement vrai puisque des couples homos la reproduisent. Ce serait la preuve aussi que tout se passe largement dans la tête. Le symbolique, quoi. La psychanalyse et l'ethnologie nous avaient déjà mis sur la piste. Nous sommes mus par nos représentations. Nous voudrions croire dur comme fer qu'elles sont inscrites dans la nature parce que des institutions dépensent des milliards et des millards de dollars pour essayer de le prouver. C'est que c'est un enjeu politique, au sens premier du terme : organisation de la société. Bonne occasion de reparler du numéro de Sciences et avenir consacré au neurosexisme : http://odilesolomon.typepad.fr/files/sciencesaveni-dossier_fév2012.pdf .
Illustration trouvée sur Facebook, source inconnue mais la faute d'orthographe indiquerait plutôt une origine récente.

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